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HABITAT ET UTILISATION DU BIOTOPE

Dans notre pays, le Grand Tétras est l’hôte de la moyenne montagne. Il vit entre 600 et 2400m d’altitude dans les Pyrénées, entre 800 et 1600m dans le Jura, et entre  400 et 1200m dans les Vosges. Typiquement sylvicole, il affectionne surtout les forêts claires et âgées de conifères, pures ou mêlées d’essences feuillues, ainsi que les hêtraies plus ou moins mélangées de sapins. On le trouve aussi dans les chênaies de quelques vallées des Pyrénées ou dans des pinèdes sèches et chaudes à l’est de cette même chaîne.

Toutes les forêts habitées par le Grand Tétras présentent à peu de chose près les mêmes caractéristiques. Peu morcelées, elles s’étendent sur plusieurs milliers d’hectares. Le recouvrement des grands arbres n’y dépasse pas 60 à 70% en moyenne. Leurs structures verticale et horizontale sont diversifiées, avec de nombreux espaces ouverts où se développe un tapis herbacé riche et dense. Elles comportent un sous-étage arbustif d’au moins 30 cm de hauteur, constitué principalement par la myrtille, répartie par taches sur au moins 30% de la surface.

Eco-éthologie du Grand Tétras

L’utilisation du biotope varie au cours des différentes phases qui rythment la vie du Tétras. L’occupation du biotope est structurée non seulement pour un individu, mais aussi pour une sous-population, une population et une métapopulation.

Pour accomplir son cycle annuel, le Grand Tétras utilise un domaine vital de 50 à 100 ha. Chez le coq adulte, une petite partie de ce domaine (moins de 2 ha) constitue le territoire défendu pendant la période de reproduction. Celui-ci empiète sur la place de chant, à laquelle l’oiseau demeure fidèle toute sa vie durant. Les mâles immatures et subadultes se répartissent en périphérie, sur les espaces laissés vacants par leurs aînés. Les poules, aussi, sont fidèles à une arène et à leur territoire de nidification, situé à proximité. Elles s’y installent peu avant les accouplements et le défendent activement contre l’intrusion de congénères.