FOUGEROLLES ET SA RÉGION | ||
Depuis sa création, l'Association a l'habitude de présenter régulièrement une exposition sur des thèmes relatifs à l’Environnement, à la Nature et au Patrimoine. En 2004, les membres de l'ADEF ont décidé de travailler sur l'évolution des paysages. Ce choix a pour but d'apporter à un large public, adultes et scolaires, une nouvelle façon d'appréhender les problématiques environnementales à travers la lecture de paysage. Nous vous invitons à découvrir l'exposé qui suit, retraçant quelques-unes des problématiques développées lors de notre exposition de 2004. |
III. QUELQUES ELEMENTS TYPIQUES DU PAYSAGE FOUGEROLLAIS | ||||||||||
Fougerolles présente des paysages caractéristiques, avec des éléments propres à son histoire, à sa région, à ses habitants. Ces éléments paysagers, en plus de participer à la diversification des vues, ont souvent d’autres rôles. Ceux-ci renforcent leur importance d’un aspect aussi bien paysager qu’écologique, historique, économique ou social. D'autre part l'évolution des activités de l'Homme a aussi engendré la "fermeture du paysage" (enrésinement, enfrichement,...) et aujourd'hui de nouvelles problématiques de gestion paysagère en découlent. Voici certains éléments paysagers et problématiques développés lors de notre exposition :
... mais aussi dans notre bulletin n°31 (parution en novembre 2004) : les haies, l'aménagement urbain, le patrimoine bâti, la pollution visuelle, le petit patrimoine architectural, ... |
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LES VERGERS TRADITIONNELS | ||||||||||
D’origine humaine, le verger à haute-tige constitue néanmoins un écosystème original harmonieux du paysage et renferme de nombreuses espèces animales et végétales. Jusqu’au tournant des années 1960, le verger se présentait sous la forme d’arbres fruitiers complantés c’est à dire disséminés dans les cultures. Le sol était donc exploité soit en labours destinés aux céréales et à la pomme de terre soit en prairies de fauche ou pâturées surmontés d’une arboriculture très complémentaire. De nos jours les vergers haute-tige sont implantés presque exclusivement dans les pâtures ou les prairies. Ils permettent alors une double utilisation du sol puisque l’on peut faucher l’herbe ou faire pâturer du bétail sous les arbres.
La composition des vergers traditionnels est basée essentiellement sur le principe des mélanges d’arbres à fruits à pépins, alternés avec ceux à noyaux ; pommiers, poiriers, pruniers, mirabelliers, quetschiers, cerisiers, noyers. Conduits de manière à obtenir des troncs d’environ 1,80 à 2,00 m de hauteur, ces arbres constituent le verger à «haute-tige ». L’homme a valorisét biologiquement et économiquement ces vergers en créant de nombreuses variétés fruitières locales bien adaptées à nos terroirs. Les fruits de ces vergers ont la particularité d’être sains, riches en saveur, en arôme et en nutriments. Ils permettent également l’élaboration de produits naturels. Parmi ces derniers on compte les jus de fruits, les confitures, les fruits séchés, les compotes, les tartes. Les eaux de vie, les miels, voire certains vinaigres, tirent également leurs richesses de la variété des vergers. La composition des vergers traditionnels est basée essentiellement sur le principe des mélanges d’arbres à fruits à pépins, alternés avec ceux à noyaux ; pommiers, poiriers, pruniers, mirabelliers, quetschiers, cerisiers, noyers. Conduits de manière à obtenir des troncs d’environ 1,80 à 2,00 m de hauteur, ces arbres constituent le verger à «haute-tige ». L’homme a valorisé biologiquement et économiquement ces vergers en créant de nombreuses variétés fruitières locales bien adaptées à nos terroirs. Les fruits de ces vergers ont la particularité d’être sains, riches en saveur, en arôme et en nutriments. Ils permettent également l’élaboration de produits naturels. Parmi ces derniers on compte les jus de fruits, les confitures, les fruits séchés, les compotes, les tartes. Les eaux de vie, les miels, voire certains vinaigres, tirent également leurs richesses de la variété des vergers. En plus d’être des producteurs de fruits aux qualités gastronomiques exceptionnelles, les vergers sont aussi des lieux de convivialité, des espaces de promenade et de découverte où chacun prend contact avec l’environnement naturel, vit les rythmes des saisons, suit le ballet des abeilles qui jouent un rôle si important pour la pollinisation des fleurs des arbres. Enfin le verger traditionnel est aussi un lieu d’habitation pour des espèces animales et végétales caractéristiques. Au niveau faunistique, on distingue trois classes d’animaux caractéristiques : les mammifères avec le lérot, la noctule (une chauve-souris), la fouine ; les oiseaux, qui profitent de ressources amlimentaires adaptées (insectes, petits rongeurs pour rapaces, fruits), comme le torcol fourmilier, le rouge queue à front blanc, la pie grièche à tête rousse ou la huppe fasciée pour les plus remarquables ; les insectes, très nombreux, avec les différentes espèces de papillons, mais aussi les espèces pollinisatrices (abeilles, ...), et malheureusement la présence d'insectes ravageurs, xylophages (mangeurs de bois) comme les scolytes. A Fougerolles, les arbres fruitiers haute-tige sont l’élément marquant du paysage. Au regard des fonctions qu’ils occupent, il est bien entendu primordial de les entretenir et de les préserver.
Les vergers autour de la Croix du milieu de la Commune, lieu de promenade. |
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LES VERGERS MODERNES | ||||||||||
Des agriculteurs organisés en CETA (Centre d’Études Techniques Agricoles) ont lancé au début des années 1960 des vergers expérimentaux en basse-tige (près de l’École de Beaumont et aux Chavannes). Des variétés locales de fruits furent greffées sur des « Saintes Lucie », sur le modèle des vergers producteurs de cerises de la vallée du Rhône et d'Ardèche. L’expérience fut peu concluante : le développement des arbres en hauteur n’était pas maîtrisable et on s’est aperçu qu’il fallait maintenir un espace de plantation bien supérieur (10 mètres au moins). Après la récolte exceptionnelle de 1968, on expérimenta la première machine à secouer : ce nouveau matériel permettrait à l’avenir de pallier les difficultés de la cueillette manuelle. De plus, cette mécanisation ne pouvait se faire que sur des sujets à haute-tige. Au tournant des années 1970, plusieurs producteurs organisèrent des vergers modernes. Ces beaux vergers, bien conduits, sont actuellement en pleine épanouissement (à Blanzey et au Roigire, à Beaumont, « Chez Jean DICOTET », au Prédurupt, à Croslières…). Depuis, avec le concours d’un centre technique alsacien « VEREXAL » et l’aide de différentes structures départementales, un nouveau verger expérimental s’est constitué au Prédurupt dans le cadre d’un GIE. Enfin de jeunes agriculteurs, grâce à une formation pointue de technicien et de gestionnaire, relancent la plantation de jeunes vergers en haute-tige conduits en association avec des herbages. |
Verger moderne basse tige aux Monts Durand (Bernard OUDOT). |
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LES ARBRES ISOLÉS | ||||||||||
Bien souvent, peu de chose, un petit détail, suffit à embellir une vue qui ne semblait au départ que très banale. Ce peut être tout simplement un arbre isolé ou un bouquet d’arbres dans un paysage nu, horizontal, sans envergure. Notre regard est attiré par cet élément qui rythme une étendue trop homogène ; les arbres isolés constituent des points de repère. De par leur situation, ils mettent en valeur leurs silhouettes : la forme pyramidale de l’Aulne, les boules du Noyer, l’aspect colossal du chêne… L’arbre isolé, en plus de son rôle paysager, s’avère utile d’un point de vue biologique, écologique et productif. Par exemple, il sert de relais (abri, nourriture, repos) pour la faune et produit des fruits. |
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Arbre isolé au Sarcenot | ||||||||||
IV. PETITE APPROCHE PAYSAGÈRE DE FOUGEROLLES... | |
Porte d'entrée de la haute vallée de la Combeauté, le secteur de Fougerolles, découpé en hameaux, présente à travers une trame originale (la présence du cerisier) des paysages diversifiés et changeants au fil des saisons. La large vallée glaciaire de la Combeauté, bordée par des plateaux de grès allant jusqu'à 530 mètres d'altitude, se profile en berceau avec pour fond d'amples prairies alluviales entrecoupées de bourrelets fluvio-morainiques, témoignant de la présence d'une ancienne langue glaciaire en amont de Fougerolles-le-Château. Défriché à partir du XIe siècle, le paysage fougerollais s'est peu à peu modifié, façonné, construit à travers les événements historiques et sous l'impact de l'Homme. Aujourd'hui le territoire communal d'une superficie de 5400 hectares est occupé par deux centres spécifiques, Fougerolles-centre et Fougerolles-le-Château, entourés de 22 hameaux. En plus d'une occupation spatiale particulière, l'Homme a su tirer profit du sol et du sous- sol (grès) fougerollais. En effet, le contexte naturel (climat et sol) s'est avéré particulièrement accueillant pour un arbre fruitier : le cerisier. La densité des cerisiers complantés a fait de Fougerolles, « le pays de la cerise ». On ne compte pas moins de 40 000 cerisiers soit environ 6 par habitant. Le verger traditionnel haute-tige fait encore partie intégrante du paysage même s’il se désagrège. Aujourd'hui les vergers modernes apportent une autre touche. Au printemps comme à l’automne, ils offrent toutes les facettes d'une tonalité impressionniste.
Par ailleurs, le grès du sous-sol fougerollais fut largement exploité et on le retrouve également dans le bâti, élément important du paysage. Le grès est utilisé dans la confection de toiture (dit « toit de laves »), d'encadrements de fenêtres et de portes, de voûtes, defaçades, ... qui constituent les aspects les plus typiques de la ferme à charri. C'est aussi à travers le patrimoine architectural dit « mineur » que le grès prend forme. On compte plus de 70 croix et oratoires en grès sur la commune, 7chapelles et plusieurs fontaines-deuilles. En plus de l'aspect paysager, ces patrimoines sont un témoignage de l'histoire de Fougerolles.
Vue depuis Blanzey-Haut (à gauche, la Chiquerie).
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Malgré ce riche patrimoine, le paysage tend à perdre de son unicité. La trentaine d’exploitations agricoles toujours en activité, n'empêche pas l'enfrichement de certains secteurs, entraînant la fermeture des paysages. Des terres sont abandonnées, des vergers, des fontaines-deuilles, des fermes... manquent d'entretien. Le bâti traditionnel n'est pas toujours respecté (installation de bâtiments d'élevage intensif par exemple). L'enrésinement opéré dans les années 1950/1960 est également visible dans les paysages L'activité économique ayant fortement baisséces 40 dernières années, on a compté de nombreux licenciements (fermeture de la filature de Fougerolles-le-Château, rachat par Fuji de l'imprimerie Buriot, rachat par Lufkin de Comélor) qui ont entraîné un exode rural et une chute du nombre d'habitants (moins 300 individus) entre les deux derniers recensements.
Une approche paisible du Centre sous la neige... Pour plus d'informations, retrouvez des articles complets dans le bulletin n°31 (possiblité de le commander, voir «Nos ouvrages»). |