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Régie par la loi du 1er juillet 1901 (référence J.O. des 14 et 15 mai 1973, n°113).Affiliée à "Haute-Saône Nature Environnement".
  Maison des Associations, 20 rue du Bas de Laval
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DÉFINITION DU PAYSAGE FOUGEROLLAIS

 

 « Le paysage est un système vivant qui ne se conserve que s’il fonctionne donc s’il est normalement inséré dans un processus économique et social ».Telle est l'une des premières définitions enseignées.

Le paysage évolue et change dans le temps. Il peut être comparé à un palimpseste. Un palimpseste est un manuscrit sur un parchemin où une première écriture a été lavée, grattée, gommée et sur laquelle un nouveau texte a été écrit : il reste toujours des traces à chaque nouvelle utilisation. L’évolution du paysage y ressemble, il reste toujours des traces du passé, celles de l'époque romaine par exemple (routes, parcellaires, ponts...) révélées par la toponymie (« Les Chavannes », « Blanzey ») ou du Moyen Âge (vestiges du château féodal). Les trames des différentes époques historiques s’inscrivent en surimpression, le paysage évoluant dans le temps.

Définition de Jean-Robert Pitte (Géographe à Paris IV, La Sorbonne):

    « Le paysage est l’expression observable par les sens (la vue, l’odorat, l’ouïe), à la surface de la terre, de la combinaison entre la nature, les techniques et la culture des hommes. Il est essentiellement changeant et ne peut être appréhendé que dans sa dynamique, c’est à dire l’histoire qui lui restitue sa 4ème dimension ».

Définition par la Convention européenne du paysage (ouverte à la signature en 2000) :

« Paysage » désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations.

 L'aspect subjectif du paysage :

 Il n’y a pas d’objectivité totale. L’appréciation du paysage diffère selon les observateurs, chacun en a une toute personnelle. Chaque individu a son vécu, ses références, ses schémas culturels acquis… sans oublier l’influence du rêve.

 La valeur du paysage :

 L’appartenance, l’appropriation, la convoitise confèrent au paysage une valeur patrimoniale appréciée bien différemment par le regard esthétique du touriste et par le regard pratique mais aussi charnel du paysan dont la relation avec le paysage est faite de connivences dans la familiarité des lieux.

 
 HISTORIQUE DU PAYSAGE  
Le sentiment paysagiste apparaît au moment de la Renaissance : la peinture exprime ce regard sur la nature et véhicule le terme de paysage.

Le deuxième temps fort se situe en fin du XVIIIème siècle. Une nouvelle conception envisage une totalité, un ensemble unique avec une multiplicité de relations entre les éléments de la nature. Le paysage se regarde comme une unité et non plus une juxtaposition d’éléments.

Puis René de GIRARDIN (Marquis à l’origine du jardin d’Ermenonville et auteur de « De la composition des paysages », 1783) et MOREL (Ingénieur géographe puis architecte, auteur de « La théorie des jardins », 1776) proposent de « paysager le pays » d’après leur vision esthétique et utilitariste du territoire. Ces idées se répandent et vont avoir des conséquences sur l’aménagement de l’environnement (plantation de forêts par exemple).

Le terme « horticulture » apparaît alors au début du XIXème siècle avec l’art des jardins.

La notion d’environnement n’a pris naissance qu’après la seconde guerre mondiale, avec la reconstruction. C’est l’époque où s’effectue le basculement entre le monde rural et le monde urbain. Avant, l’espace était géré par les agriculteurs mais avec l’apparition des friches, ainsi que la nécessité de prendre en compte les besoins de récréations des citadins, on assiste au début du zonage des espaces.

Ce n’est que le 8 janvier 1993 que la loi sur la protection et la mise en valeur des paysages entre en vigueur. L’objectif est d’intégrer le paysage dans l’ensemble des opérations d’aménagement du territoire (documents d’urbanisme, plan d’occupation des sols (P.O.S. ; carte communale) puis plan local d’urbanisme (PLU)…).

Enfin en 1999, un groupe restreint d’experts est chargé, par le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, de rédiger une convention européenne du paysage. Le texte final de la Convention est adopté par le Comité des Ministres le 19 juillet 2000.

D’autres démarches sont nées à l’initiative, entre autres, du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. Ce territoire, conduit par une Charte, dont un des objectifs est de « Maintenir des paysages ouverts et des espaces de qualité », s’est doté d’un outil de gestion efficace : le plan de paysage.

Il est intéressant de constater qu’une simple étude paysagère nous apporte de nombreux et précieux renseignements sur l’évolution de l’utilisation spatiale par l’Homme à tous les niveaux (milieux urbain, forestier, agricole, prairies humides, …) et par conséquent sur l’évolution des activités humaines et de leur impact sur l’Environnement.

De nos jours, l’intégration de la problématique paysagère aux documents d’urbanisme (PLU, …) et les outils de gestion qui ont été conçus sont le résultat d’un long travail de discussions, d’échanges, conjointement entre les différents acteurs, gestionnaires du territoire, et les grandes institutions, décideurs. Néanmoins il reste à sensibiliser les premiers concernés, c’est à dire chacun d’entre nous, en tant qu’habitants, propriétaires de bâtiments, de jardins, de forêts, de terres agricoles, ... afin d’assurer un cadre de vie de qualité aux générations futures.