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Régie par la loi du 1er juillet 1901 (référence J.O. des 14 et 15 mai 1973, n°113).Affiliée à "Haute-Saône Nature Environnement".
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L'ENRÉSINEMENT

Dans les années 1950/1960, le Fonds Forestier National a encouragé la plantation d’arbres résineux comme l’épicéa du fait de son faible coût d’implantation, de sa croissance rapide et donc de sa rentabilité. Nombreux sont les propriétaires privés ainsi que les Communes et l’État à s’être engagés dans cette vague de plantation. On pensait redonner une vitalité à la filière forêt-bois. Malheureusement plusieurs risques n’ont pas été mesurés et aujourd’hui l’enrésinement est à l’origine de nombreux problèmes.

Bien entendu, nous observons un problème paysager avec l’implantation de parcelles de résineux un peu n’importe où, sans véritable cohérence avec l’environnement proche. On les appelle les parcelles « en timbre-poste » c’est à dire des parcelles rectangulaires ou carrées disséminées et isolées dans le paysage d'une plaine ou dans les fonds de vallées.

Souvent les caractéristiques (enracinement traçant, acidité des aiguilles,…) et les exigences (arbres préférant un climat d’altitude) de ces résineux n’ont pas été prises en compte et les règles d’opérations sylvicoles n’ont, de même, pas toujours été respectées (distances de plantations trop faibles, dépressages et éclaircies retardés,…). C’est pourquoi on assiste à des récoltes de bois en surabondance et, de plus, de mauvaise qualité. Les chablis de la tempête de 1999 ont témoigné de la prise au vent accrue du fait d’un rapprochement trop élevé entre les arbres et de leur enracinement superficiel (on observe des « galettes »).

Par ailleurs, les aiguilles, acides, entrent dans la composition d’un humus ou d’un substrat acide rendant le sol stérile de toute végétation entraînant, entre autre, la baisse de la biodiversité. La qualité des ruisseaux, traversant ces plantations, est également menacée par l’acidification et par conséquent la faune aquatique disparaît. Les berges ne sont pas tenues.

Aujourd’hui, ces parcelles sont exploitées et parfois, malgré les contraintes qu’elles apportent au milieu naturel et au paysage, sont replantées toujours en résineux du fait de la facilité et du faible coût de l’opération, et de la difficulté d’y faire pousser autre chose…

Un nouveau mode d’exploitation, provenant des pays nordiques, s’est fortement développé : l’abatteuse. Cet engin, entièrement autonome, piloté par un seul homme, abat, élague et façonne sans difficulté plusieurs dizaines d’arbres par heure. Malheureusement il dégrade considérablement le sol et les chemins forestiers par son passage en creusant des ornières considérables et en accentuant le tassement du sol, notamment par temps de pluie. Mais, là encore, la rapidité, le coût et la sécurité sur le chantier sont des facteurs déterminants dans les choix des sylviculteurs…

Le lit du ru se creuse. Les berges sont abruptes ; elles ne sont plus maintenues. L'arbre, à enracinement traçant, finit par tomber.