LES FRICHES | ||
Fougerolles, territoire rural à caractère agricole et arboricole, n’est pas à l’abri du développement des friches au regard des différents hameaux. Les friches résultent de l’absence d’entretien des prairies, des champs, des berges de rivières, de l’abandon de certaines cultures mais aussi parfois du patrimoine bâti ancien et puis de la baisse du nombre d’exploitants agricoles. |
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Vue générale de Fougerolles dans les années 1920
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Depuis à peu près le même lieu en 2004, on observe un enfrichement conséquent. |
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Pourtant il suffit de défricher, ne serait-ce que quelques hectares, pour redécouvrir des éléments patrimoniaux (murets, terrasses, arbres remarquables, …) et de nouveaux ou d’anciens points de vue saisissants. Des souvenirs resurgissent alors du passé pour certains, comme par exemple aux Grand’Fontaines où un long travail de défrichement et aujourd’hui d’entretien annuel, a permis de remettre à jour ce magnifique lieu si important dans la vie quotidienne de l’époque où il constituait le point de rencontre du hameau du Prémourey. Le défrichement est une action qui doit être réfléchie. Défricher ne signifie pas pour autant tout arracher. Il importe de conserver une identité paysagère, c’est à dire de maintenir des haies, des bosquets, des arbres complantés, isolés, faisant l’originalité des paysages fougerollais. Les choix du lieu de défrichage, des arbres à abattre ou à conserver, doivent être pris en considérant les aspects paysagers, biologiques et écologiques. Le défrichage d’une zone sous-entend également son entretien par la suite en adoptant la fauche ou le pâturage. Au Petit Moulin (Circuit patrimoinial), la micro vallée créée par le ruisseau des Gouttes se ferme chaque année un peu plus. Dans ces prés, humides et pentus, la fenaison se faisait manuellement, à la faux, au râteau et à la fourche. Avec la mécanisation, dans les années cinquante, ce fut l’abandon de cette activité ; la friche s’est installée avec la prolifération d’une espèce exotique de plus en plus conquérante : la renouée du Japon (plante très envahissante, introduite en Europe au début du 20ème siècle, voir article de Michel CHARAUD dans le Bulletin n°29 de l’ADEF). Cela a contribué également à la disparition de l’écrevisse à pattes blanches, espèce emblématique sensible à la détérioration de son milieu de vie. Des plantations de résineux et diverses essences de feuillus recolonisent les versants tandis que les bas-fonds humides sont conquis par une grande diversité de végétaux pionniers nitrophiles : ronce, sureau, saule, frêne, aulne, charme, érable, merisier, noisetier, tremble,… |
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Afin de contenir le développement rapide de ces végétaux, l’agriculteur des lieux a choisi d'y faire pâturer une race bovine originale : l'Highlander. Cette race, rustique, est d’origine écossaise. Elle a un large régime alimentaire très diversifié et de plus est reconnue pour sa facilité d’adaptation à tous les types de terrains et sa résistance aux climats rudes. Cette solution a déjà été adoptée dans le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord et en Allemagne, pour la réouverture des vallées encaissées très en friches. |